BRIAND Anne

Anne Briand est Professeure des Universités, Economiste du développement et de l’Environnement. Ses terrains d’étude sont l’Afrique et depuis plus récemment la France et la région Normandie. En effet, ses thématiques ont progressivement évolué du changement climatique, à la sécurité en eau, à la sécurité en WASH puis à la sécurité humaine (analyses croisées des différentes cibles des ODD incluant les risques technologiques, l’énergie et l’amélioration des conditions de vie et la santé). Ses expériences au Sud nourrissent la réflexion sur les défis que doivent également relever le Nord sur le triple versant : économique et social, sanitaire et environnemental. Ses travaux mobilisent des outils d’évaluation microéconomique (ouverture pluridisciplinaire SHS) à partir de données d’enquêtes spécifiques (évaluation de la demande, de la perception, de l’acceptabilité sociale) et d’évaluation macroéconomique des politiques environnementales dans un contexte de changement climatique (ouverture pluridisciplinaire Sciences de la Nature). L’objectif de ses travaux vise l’aide à la décision quant aux outils technico-socio-économiques à mettre en œuvre pour œuvrer une transition socio-écologique.
 
Elle a contribué (avec Franck Viroleau, Hugues Jennequin et Karine Chapelle) au volet SHS du programme COPHERL (impact de l’accident Lubrizol sur la perception et les stratégies d’adaptation des ménages face au risque industriel et environnemental). Ce projet pluridisciplinaire, financé par la Région Normandie, a réuni des chercheurs en hydrologie, physique, études des sols, des médecins, géographes, sociologues, psychologues et une équipe d’économistes qu’elle a encadré. Une enquête socio-économique auprès des ménages à l’échelle de la Métropole a permis de tester des scénarios d’amélioration des politiques publiques grâce au couplage de plusieurs méthodes directes (évaluation contingente) et indirectes d’évaluation monétaires des externalités négatives (dépenses de protection, marché immobilier, etc). La restitution finale des travaux sera présentée fin 2024 devant la région (programme dirigé par Matthieu Fournier et Benoit Laignel (M2C, URN)).
 
Depuis cette année 2024, Anne Briand co-porte / participe à 3 programmes de recherche :

1. Une ANR WAT-Impacts portée par Toulouse School Economics (Arnaud Reynaud) (Université Toulouse 1 ; Fondation Tirole) : l’objectif vise à modéliser une prospective hydro-climato-économique à l’échelle de la France avec des scénarios de politiques publiques adaptatives face à la raréfaction et dégradation des ressources en eau. Il s’agit d’un programme pluridisciplinaire Sciences de la Nature / Sciences Humaines et Sociales avec un cœur économique pour penser une sorte de « Plan Marshall de l’eau ». 2024 à 2027
2. Un programme appelé HELIOS porté par Institut Transition de l’Université de Rouen (T.URN) qui rassemble également les sciences de la Nature et les SHS sur la lutte contre les « Ilôts de Chaleur Urbains » (ICU). Elle co-porte le WP SHS. L’objectif est de réaliser une analyse coûts – bénéfices afin de comparer le coût social (économique, social, sanitaire, environnemental) de l’inaction relativement au coût de l’adaptation (solutions fondées sur la nature : renaturation des centres urbains etc.). 2024 à 2027
3. Un programme de recherche appelé RISKLOG2 (rassemblant des juristes, gestionnaires et économistes) qui vise à analyser les conséquences du risque logistique dans un contexte multi-risque (axe Seine – Vallée portuaire fortement industrialisée). Le risque technologique et climatique (submersion / inondations / sécheresse etc.) surpondère les potentiels impacts d’un risque logistique. Comment faire évoluer la prise en charge assurantielle dans ce contexte multi-risque ? Une enquête visant à évaluer l’acceptation sociale des logisticiens à la mise en place d’une « mutuelle du risque » sera implémentée. 2024 à 2026.

 
Depuis 2023, l’intégration du LASTA (URN) dans la Chaire internationale UNESCO « Défis partagés au Sud : savoir, agir, comprendre » (Université Paris 1 Panthéon la Sorbonne) l’implique dans l’organisation des ateliers internationaux de formation doctorale sur le thème des ODD. Le thème 2023 à Casablanca fut « représentations sociales et culturelles des ODD en Afrique et Haïti » et celui de 2024 à Abidjan sera « les mobilités spatiales et sociales en Afrique et Haïti ».
 
En 2022, Anne Briand a participé à la restitution finale d’une expertise collective réalisée pour le Ministère de l’Hydraulique de la République de Côte d’Ivoire (expertise financée par la Banque mondiale): Stratégie d’atteinte des Objectifs de Développement durable en matière d’eau potable (ODD 6) afin d’éclairer le gouvernement sur les investissements à réaliser pour permettre l’accès des ménages ivoiriens à une eau sûre à l’horizon 2030.
 
Depuis l’été 2021, elle travaille pour l’AFD (Agence Française pour le Développement) sur une évaluation d’impacts des programmes de branchements sociaux à l’eau potable au Burkina-Faso et en Côte d’Ivoire. Cette recherche (partenariat entre l’URN et le cabinet d’expertise PHOENIX) a visé à réaliser des enquêtes de terrain dans les deux pays afin de construire une base de données robuste permettant la réalisation d’études économétriques éclairant sur : la pertinence / l’efficacité des critères de ciblage des bénéficiaires des programmes pro-pauvres de raccordement à l’eau. Les rapports sont en cours de finalement.  
 
De 2019 à 2020, elle a participé à la coordination d’un programme scientifique et d’expertise en partenariat avec Toulouse School Economics et le bailleur de fonds GIZ (la banque de développement allemande) pour le Ministère de l’Hydraulique de l’Afrique du Sud. Cette expertise a consisté en la réalisation de deux modèles de simulations macroéconomiques (appliquées à l’Afrique du Sud et à la Baie Nelson Mandela). Il s’agissait de quantifier d’une part, les conséquences de la raréfaction des ressources en eau et d’autre part, d’évaluer les impacts de différents scénarios de mitigation (Water Security) par des politiques publiques différenciées (réutilisation de l’eau, modification du tarif de l’eau, meilleure efficience de l’eau etc.).
 
Anne Briand a bénéficié d’une délégation (CPU) à l’IRD (Institut de Recherche pour le Développement) au Mali en 2010 (expatriation d’un an à Bamako) pour réaliser un projet de recherche en partenariat avec l’Université Paris Dauphine (UMR DIAL, laboratoire d’accueil). Il s’agissait de réaliser une analyse du consentement à payer des ménages pour des services améliorés à l’eau et à l’assainissement. Elle a également eu l’opportunité d’être accueillie en tant que chercheur invitée à l’Université Laval au Québec en 2006, 2007 et 2008 pour développer des modèles d’équilibre général calculable ainsi qu’à l’Université Cheick Anta Diop à Dakar (Sénégal) en 2004 et 2005 pour réaliser une analyse de la demande en eau des ménages dans les quartiers précaires (enquête de terrain).
 
Enfin, elle a également eu l’opportunité depuis 15 ans de réaliser un certain nombre d’expertises (recherche) pour éclairer les décideurs publics et les organisations internationales (AFD, Banque Mondiale, République du Sénégal, Ministères de l’Hydraulique, Ministères de l’Energie, Organisation Mondiale de la Santé, Nations-Unies, etc.) en Afrique. En particulier, elle a contribué trois fois à la réforme du secteur de l’eau et de l’assainissement depuis 2005 en tant que conseiller économique au Sénégal en partenariat avec ICEA (réformes tarifaires).